Si vous êtes propriétaire d’un bien dans la capitale, vous l’avez constaté : la taxe foncière à Paris a connu une importante hausse ces dernières années (+ 52 % en 2023).
Comment est-elle calculée ? Quels biens sont concernés ? Existe-t-il des moyens de réduire son montant ?
Grâce à ce guide complet, identifiez les règles spécifiques à Paris, les modalités de paiement, les exonérations possibles, ainsi que les évolutions attendues jusqu’en 2026.
Quels biens sont concernés par la taxe foncière ?
La taxe foncière est un impôt local destiné à assurer le fonctionnement des collectivités. Due par les propriétaires, elle s’applique à tous les biens immobiliers occupés, loués ou vides, détenus au 1er janvier de l’année.
Il peut s’agir de propriétés bâties comme :
- un appartement utilisé comme résidence principale ou secondaire ;
- une maison ;
- un local professionnel ;
- un parking ;
- un bâtiment industriel de type hangar ou cave.
Cette taxe concerne également les propriétés non bâties (jardin, cour) et les terrains constructibles.
Enfin, de manière plus anecdotique, elle s’étend à certains biens atypiques destinés à l’habitation. C’est le cas, par exemple, d’une péniche amarrée à l’année ou d’un mobil-home fixé au sol.
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Type de bien |
Taxe foncière applicable ? |
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Appartement loué |
✅ |
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Maison occupée gratuitement par un proche |
✅ |
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Caravane non fixe |
❌ |
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Parking |
✅ |
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Résidence secondaire |
✅ |
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Terrain constructible |
✅ |
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Bon à savoir : Même si le bien est loué, c’est toujours le propriétaire qui règle la taxe foncière à Paris. Il ne peut pas la réclamer au locataire (sauf clause spécifique pour certains locaux professionnels). |
Comment se calcule la taxe foncière à Paris ?
La ville de Paris distingue propriété bâtie et non bâtie.
Propriétés bâties
Pour les propriétés bâties, la taxe foncière est établie pour l’année selon un calcul qui associe :
- une base d’imposition déterminée par l’administration fiscale ;
- un taux d’imposition voté par les collectivités.
Chaque cotisation est ensuite déterminée grâce au calcul suivant :
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Taxe = |
Base d’imposition |
x |
Taux d’imposition |
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Cette base est fixée à partir de la valeur locative cadastrale. Celle-ci est censée reproduire un loyer annuel théorique que le propriétaire toucherait s’il louait le bien. Les services fiscaux appliquent ensuite un abattement de 50 % pour déduire les frais supportés par le propriétaire (gestion, assurance, entretien, réparation). |
Chaque organisme qui bénéficie de cette taxe définit librement un taux d’imposition. Pour la capitale, ils sont au nombre de 5 :
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Les cotisations sont ensuite additionnées pour établir le montant total de l’impôt.
La taxe d’enlèvement des ordures ménagères est également mentionnée sur l’avis d’imposition.
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Exemple de taxe foncière 2025 à Paris Prenons un bien parisien dont la valeur locative cadastrale est de 5 800 €. Le taux applicable fixé par le Conseil de Paris est de 20,5 %. La Taxe foncière est de 594,5 € (Calcul : (5 800*50 %) x 0,205 = 594,5 € |
Les taux sont votés et appliqués uniformément sur l’ensemble de la ville. Si l’on constate des variations dans le montant de la taxe foncière à Paris, par arrondissement, c’est surtout dû à la valeur locative cadastrale.
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L’info Paris Attitude : Vous avez réalisé d’importants travaux de rénovation ou apporté des modifications significatives à votre logement au cours de l’année ? L’augmentation de la valeur locative sera effective au 1er janvier de l’année suivante. |
Propriétés non bâties
La taxe foncière sur les propriétés non bâties se calcule de la même manière. Les collectivités appliquent un taux d’imposition au montant imposable.
En revanche, cette base imposable est appelée revenu cadastral. Celui-ci est obtenu après un abattement de 20 % à la valeur locative cadastrale.
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Bon à savoir : Dans les zones tendues (comme Paris), la valeur locative cadastrale des terrains constructibles peut être majorée jusqu’à 3 €/m². |
Quel est le délai de paiement de la taxe foncière ?
Maîtrisez les échéances et les modes de règlement à votre disposition.
La réception de l’avis de l’imposition
L’avis d’imposition est envoyé aux contribuables au cours du deuxième semestre de l’année.
La date de réception dépend à la fois :
- du format (papier ou dématérialisé) ;
- de votre mode de règlement (mensualisé ou non).
Les informations sont détaillées dans le tableau ci-dessous :
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Paiement en une fois |
Paiement mensualisé |
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Format papier |
Courant septembre |
Début octobre |
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Avis en ligne |
Début septembre |
Fin septembre |
La date butoir pour le paiement par le propriétaire
- Si vous avez opté pour le règlement en une seule fois, l’échéance intervient généralement aux alentours du 15 octobre. Cette date est précisée sur l’avis que vous recevez.
- Vous êtes mensualisé ? Les versements débutent au mois de janvier de l’année concernée et s’étalent sur 10 mois, avec une régularisation possible d’octobre à décembre.
Modes de règlement
Si le montant est inférieur à 300 €, vous pouvez régler par :
- espèces ou carte bancaire ;
- chèque ou par TIP SEPA ;
- mensualisation ;
- prélèvement à l’échéance ou paiement en ligne.
Si la somme est supérieure à 300 €, les options sont plus restreintes. Vous avez le choix entre la mensualisation, le prélèvement ou le paiement direct.
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L’info Paris Attitude : Vous pouvez souscrire à la mensualisation jusqu’au 30 juin, pour l’année en cours. |
Les sanctions en cas de retard
En cas de non-respect de l’échéance :
- l’administration fiscale applique une majoration de 10 % ;
- des intérêts de retard supplémentaires peuvent s’ajouter si le paiement est encore différé.
La marche à suivre en cas d’erreur sur votre taxe foncière
Vous contestez le montant de votre taxe foncière ? En premier lieu, payez cet impôt.
Ensuite, effectuez une réclamation :
- directement sur votre espace en ligne ;
- par courrier ;
- en vous rendant au guichet de votre centre des impôts ;
- par téléphone.
Vous avez jusqu’au 31 décembre de l’année N pour la taxe foncière de l’année N-1. L’administration étudiera votre demande et vous remboursera le cas échéant.
Déclarer vos biens aux impôts : quelle procédure ?
Généralement, les services fiscaux calculent automatiquement les impôts fonciers. Mais dans certains cas, une déclaration de votre part est obligatoire, notamment si le bien a été modifié, construit ou transformé.
Si votre logement n’a pas été modifié
Si vous n’avez effectué aucune modification sur votre bien immobilier (ni agrandissement ni changement d’usage), vous n’avez aucune démarche à faire.
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À vérifier tout de même : Rendez-vous dans votre espace personnel impots.gouv.fr, Rubrique « Gérer mes biens immobiliers ». Contrôlez que toutes les informations cadastrales (surface, usage, équipements) sont exactes. |
Si vous avez modifié, construit ou reconstruit un bien
Dans le cadre de modifications importantes apportées au bien ou d’une nouvelle construction, vous devez informer l’administration en utilisant un formulaire dédié.
Les travaux concernés sont par exemple :
- une démolition partielle ou totale ;
- une extension ou une surélévation ;
- le changement d’affectation d’une partie ou de la totalité du local.
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Bon à savoir : la déclaration est à faire dans le 90 jours qui suivent la fin des travaux. |
Comment réduire sa taxe foncière à Paris ? 5 cas détaillés
Dans certaines situations, vous pouvez réduire, voire ne pas payer votre taxe foncière à Paris. Les exonérations peuvent être temporaires ou permanentes, voyons plus précisément de quoi il retourne.
1. Les exonérations liées au type de logement
Vous bénéficiez d’une exonération de taxe foncière pendant 2 ans pour les biens suivants :
- un logement neuf ou une reconstruction ;
- une addition de construction ;
- un local qui change d’affectation comme un bureau converti en habitation.
À noter : l’exemption est totale si le bien est affecté à l’habitation principale ou secondaire. En revanche, elle est partielle pour un local destiné à un usage commercial ou industriel.
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Exemple : Vous avez fait construire un studio indépendant sur votre terrain ? Vous pouvez être exonéré de taxe foncière sur cette partie pendant 2 ans. |
2. Les exonérations liées à des travaux
Vous procédez à des travaux pour améliorer la classe énergétique de votre bien ? Certaines collectivités, dont Paris, peuvent accorder une exonération de 50 % à 100 % pendant 3 ans.
Voici les conditions à remplir :
- le logement est achevé depuis 1989 ;
- le coût des travaux est supérieur à 10 000 € ;
- le dossier a été déposé avant le 1er janvier suivant la fin des travaux.
3. Les exonérations liées à une vacance locative involontaire
Si votre bien destiné à la location reste inoccupé pendant au moins 3 mois, vous pouvez demander un dégrèvement partiel. C’est le cas par exemple lors d’un sinistre ou pour toute autre raison indépendante de votre volonté.
4. Les réductions selon l’âge et la situation du déclarant
Selon leur âge et leur situation, certains contribuables peuvent bénéficier d’une réduction, voire d’une exonération permanente. Les modalités sont reprises ci-dessous :
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Condition au 1er janvier 2025 |
Avantage |
Conditions |
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Moins de 65 ans |
Aucun |
/ |
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Entre 65 et 75 ans |
Réduction de 100 € |
Revenu fiscal de référence (RFR) inférieur au plafond. Par exemple, le RFR de 2024 est de 12 455 € pour une personne seule et 19 107 € pour un couple. |
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Plus de 75 ans |
Exonération totale de la taxe foncière sur la résidence principale (extensible à la résidence secondaire) |
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Titulaires de l’AAH (allocation aux adultes handicapés) |
Exonération totale |
Sous conditions de ressources Revenu fiscal de référence (RFR) inférieur au plafond. |
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Bénéficiaires de l’Aspa, l’allocation de solidarité aux personnes âgées |
Exonération totale |
Sans condition |
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Titulaires de l’allocation supplémentaire d’invalidité (Asi) |
Exonération totale |
Sans condition |
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Bon à savoir : Si vous ne remplissez plus les conditions de ressources pour profiter de ces avantages, celle-ci est malgré tout prolongée pendant 2 ans. |
5. Le plafonnement de la taxe foncière
Votre âge ne vous permet de prétendre à aucune exonération, mais votre revenu fiscal de référence est faible ? Il est possible de demander un plafonnement à la moitié de vos revenus.
Les conditions pour en bénéficier :
- le logement constitue votre résidence principale ;
- vous n’êtes pas assujetti à l’impôt sur la fortune immobilière ;
- votre RFR ne dépasse pas un certain plafond (RFR 2024 de 29 288 € pour une part).
Dans ce cas, la part de taxe foncière qui dépasse la moitié de votre revenu fiscal de référence vous est reversée.
Quelles démarches pour bénéficier d’une exonération ?
Le tableau ci-dessous reprend les cas précédemment évoqués et détaille les formalités associées.
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Démarche |
Délai |
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Travaux d’agrandissement et construction nouvelle |
Aucune démarche si ce n’est déclarer les travaux via le formulaire adéquat :
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90 jours |
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Travaux d’amélioration énergétique |
Déclaration sur papier libre accompagnée des justificatifs |
Avant le 1er janvier de l’année suivante |
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Bien destiné à la location, mais resté inoccupé pour une raison indépendante de votre volonté |
Réclamation par courrier ou en ligne accompagnée des pièces justificatives |
Avant la fin de l’année suivante (par exemple, le 31 décembre 2024 pour un sinistre survenu en 2023). |
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Âge donnant droit à une réduction |
Aucune, sauf pour l’exonération totale sur la résidence secondaire (réclamation) |
Avant la fin de l’année suivante |
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Personne titulaire d’une allocation (AAH, Aspa, Asi) |
Aucune |
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Demande de plafonnement de taxe foncière |
Utiliser le formulaire 2041-DPFT-SD |
Dès réception de l’avis et au plus tard avant la fin de l’année suivante |
Vente d’un bien : qui paie la taxe foncière ?
La règle est simple : la taxe foncière est toujours due par le propriétaire au 1er janvier de l’année d’imposition, même si le bien est vendu en cours d’année.
Si vous décidez de vendre en cours d’année, pouvez-vous répartir la taxe avec l’acheteur ?
Oui, vous pouvez convenir avec l’acquéreur d’un partage au prorata du temps de détention. Toutefois, il s’agit d’un accord entre les deux parties et l’acquéreur n’y est pas tenu légalement. Cette répartition contractuelle doit être précisée dans l’acte de vente.
Une nouvelle hausse de la taxe foncière à Paris en 2026 ?
Jusqu’à fin 2022, la taxe foncière des biens immobiliers de la capitale affichait des taux d’imposition relativement faibles. En effet, les 13,5 % appliqués étaient bien en deçà de la moyenne nationale de 35,6 %.
Mais depuis 2023, la tendance est à la hausse.
- En 2023, le conseil municipal de Paris a voté une augmentation, passant celui-ci de 13,5 % à 20,5 %. En parallèle, la base imposable a elle aussi été revalorisée de 7,1 % à l’échelle nationale.
- En 2024, la mairie de Paris a maintenu le taux à 20,5 % mais les valeurs locatives ont encore été revues à la hausse (+3,9 %).
Observons comment ces différentes augmentations ont impacté la taxe foncière d’un appartement dont la base imposable était de 1500 € en 2022.
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Base imposable en € |
Taux Conseil de Paris |
Cotisation en € (= Base x taux) |
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2022 |
1500 |
13,5 % |
202,5 |
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2023 |
1500 x 1,071 =1606,5 |
20,5 % |
329,3 |
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2024 |
1606,5 x 1,039 =1669,1 |
20,5 % |
342,1 |
Pour les années à venir (2026 et 2027), l’inflation ayant ralenti, les spécialistes s’accordent sur une revalorisation moindre de ces valeurs.
En revanche, cette taxe sera affectée dans les années à venir par la réforme des valeurs locatives cadastrales. Ces dernières, qui servent à établir la base imposable, ont été déterminées en 1970. Même si elles sont revalorisées chaque année, elles ne sont plus cohérentes avec le marché immobilier actuel. Leur révision, débutée en 2017, doit théoriquement entrer en vigueur en 2028.
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