En France, on compte à l’heure actuelle 4,8 millions de foyers qui vivent dans une passoire énergétique, un total de 14% des ménages français, selon l’Observatoire Nationale de la Précarité Energétique (ONPE). Les logements les plus anciens construits avant les années 1950 sont souvent ceux qui sont les plus problématiques car les techniques d’isolations thermiques en étaient à leurs essayages. Découvrons ensemble tout ce qu’il y a à savoir sur les passoires thermiques dans cet article.
Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?
Une passoire thermique, aussi appelée passoire énergétique, est une expression qui fait référence à un logement mal isolé et énergivore, augmentant de façon excessive la facture d’électricité. Ce type de logements est victime de déperditions thermiques, causées par une isolation insuffisante. Les logements sont donc difficiles à chauffer en hiver ou à rafraîchir en été.
Pour savoir si une habitation est considérée comme une passoire thermique, il est nécessaire de mesurer sa consommation énergétique avec un audit énergétique. En plus de vous informer sur la performance énergétique du logement, il vous permettra de savoir quels sont les différents travaux de rénovation énergétique à effectuer afin de diminuer les factures d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. L’étude permet également de détecter les différents ponts thermiques à l’origine des déperditions de chaleur.
Un autre document, un peu moins complet, vous permet d’évaluer la performance énergétique. Il s’agit du DPE (Diagnostic de Performance Energétique). Parmi ces nombreuses actions, il attribue à l’habitation une étiquette énergie de A à G. Le logement est considéré comme ayant une mauvaise performance énergétique lorsqu’il se situe entre les classes E et G.
D’ailleurs d’un point de vue environnemental, les passoires thermiques génèrent davantage de CO2, ce qui entraîne des conséquences sur l’effet de serre et sur le réchauffement climatique. Mais cela peut aussi avoir un impact sur la santé. Etant donné que ces logements sont difficiles à chauffer, le froid a tendance à vite s’installer et s’accompagne d’une forte humidité, causant ou aggravant ainsi les maladies.
Les mesures gouvernementales pour lutter contre les passoires thermiques
Pour faire face à ce problème, les deux premiers gouvernements du Président Emmanuel Macron, ont voté des décrets. Le gouvernement d’Edouard Philippe avait fait la promesse en 2017 de réduire par deux « le nombre de passoires thermiques occupées par des ménages modestes propriétaires ou locataires du parc social d'ici 2022 ». Pour tenir cette promesse, une loi énergie climat a été votée en 2019 pour forcer les propriétaires d’habitations considérées comme des passoires énergétiques à réaliser des travaux de rénovation énergétique. Le gouvernement de Jean Castex a également voté un décret le 11 janvier 2021 listant les critères d’un logement décent en France au regard de sa performance énergétique. Le but de ce décret est de lutter au maximum contre ce fléau et de régler ce problème sociétal.
Parmi les différentes mesures votées par le gouvernement, nous retrouvons :
- À partir de 2021, l’interdiction à un propriétaire d’augmenter le loyer entre deux locations lorsque le logement loué est considéré comme une passoire énergétique ;
- À partir de 2022, l’obligation des propriétaires de réaliser un audit énergétique lorsqu’ils souhaitent vendre ou louer un logement et, lorsqu'ils sont propriétaires d’un logement trop énergivore, à informer leur locataire des frais inhérents à la consommation d’énergie (chauffage, eau chaude, etc.) ;
- À partir de 2023, les habitations présentant une très forte consommation d’énergie seront catégorisés "logements indécents". Le gouvernement envisage même d’interdire la location des logements classés F et G dans un premier temps.
- Dès 2028, d’autres mesures seront adoptées pour contraindre tous les propriétaires d’une passoire énergétique de réaliser des travaux de performance énergétique.
Investir dans une passoire thermique : bonne ou mauvaise idée ?
Contrairement à ce que l’on peut penser il peut être rentable d’investir dans une passoire thermique. C’est ce qu’ont fait un bon nombre de propriétaires en mettant en vente leur logement à la suite du nouveau mode de calcul du DPE. Alors qu’auparavant, le calcul était basé sur les consommations énergétiques antérieures, il se base désormais sur les caractéristiques du bâtiment et des équipements du logement.
La plupart des « passoires » mises en vente ont connu une décote assez élevée sur leur prix de vente. En ville, un bien classé F ou G peut se vendre jusqu’à 18% moins cher que s’il était classé A ou B.
L’amélioration du DPE de son logement permet de réduire sa consommation d’énergie et donc ses factures. De ce fait, et en toute logique, plus la classe énergétique est bonne plus la valeur du bien augmente.
Passoire thermique : quels travaux envisager ?
Les principaux travaux à réaliser pour réduire les déperditions thermiques sont :
- L’isolation de la toiture et des combles ;
- Le remplacement des fenêtres simple vitrage et/ou présentant un montant usé, ne permettant plus une parfaite étanchéité à l’air ;
- Le remplacement d’un ancien système de chauffage peu performant, par un chauffage à haute performance énergétique (chaudière gaz condensation à très haute performance énergétique, pompe à chaleur, etc.).
Conscient de l’urgence écologique, le gouvernement français a mis en place plusieurs aides financières pour les bailleurs afin de réaliser ces travaux. On peut retrouver :
- MaPrimeRenov qui vise à accompagner les propriétaires en les aidant à alléger le coût des travaux. Elle finance en partie tous travaux liés au chauffage, à l'installation de panneaux solaires ou bien à l'isolation des murs.
- La baisse de la TVA à 5% : Le Code général des impôts stipule que pour bénéficier du taux de TVA, les travaux doivent impérativement permettre de :
- Réaliser des économies d'énergie
- Améliorer l'isolation thermique ou d'équipements de production d'énergie
- Utiliser une source d'énergie renouvelable
Pour entamer les démarches, les factures doivent être émises par un artisan certifié « RGE » (Reconnu Garant de l'Environnement).
En conclusion, pour s’assurer que l'acquisition d'une passoire thermique reste un bon investissement, il est important bien évidemment de prioriser le quartier et son environnement, mais aussi d’évaluer le montant des travaux ainsi que les subventions accordées. Dans le cadre de la mise en location d'un bien, le coût des travaux est généralement amorti sur le long terme.
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