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Mobilité résidentielle : pourquoi les jeunes générations optent pour la location plutôt que l'achat ?

Paris Attitude
| | Lecture : 4 min

Acheter son chez-soi a longtemps été le but ultime pour plusieurs générations. Il fallait assurer un toit au-dessus de sa tête, avoir un bien à transmettre à ses enfants.

Aujourd’hui investir « dans la pierre » est synonyme de boulet au pied pour ces fameux milléniaux que les agences marketing passent leur temps à scruter à la loupe.

A 20 ans, à 30 ans et même à 40 ans, posséder un logement ne fait plus nécessairement rêver (même si cela reste un des objectifs en tête de liste parmi les classes populaires).

Pendant des décennies louer a été synonyme de jeter l’argent par les fenêtres. Aujourd’hui, les mœurs ont changé sous l’effet combiné de facteurs économiques plus ou moins favorables et d’aspirations de vie différentes.

Qu’est-ce qui pousse donc les milléniaux à louer plutôt qu’acheter ?

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Les raisons économiques qui poussent à la location

Les raisons économiques qui expliquent la préférence pour la location.

L’argent continue de faire tourner le monde, qu’on trouve ça génial ou déprimant. Les impératifs économiques demeurent parmi les raisons principales de la baisse des acquisitions au profit des locations.

Parmi ceux-ci:

Vie professionnelle plus précaire

Fini le temps où l’on gardait le même emploi des années durant. A une époque où le chômage peut toucher absolument tout le monde, le risque d’une précarité relative et/ou temporaire joue en défaveur d’un achat.

C’est aussi une époque où les gens n’hésitent pas à changer complètement d’orientation professionnelle, d’informaticien à chef pâtissier par exemple. La contraction d’un prêt immobilier ne s’accorde pas avec ce besoin de souplesse.

“Captif” d’un emprunt?

Emprunter signifierait presque passer la bague au doigt de son banquier! C’est effectivement un engagement pour des durées allant allègrement jusqu’à 25 ans.

À l’heure où les banques sont de plus en plus critiquées, de nombreuses personnes répugnent désormais à se retrouver ainsi liées à l’une d’entre elles pour une aussi longue période...

Une vie active plus tardive

Il est courant aujourd’hui de rester étudiant.e plus longtemps. A ce moment-là on choisit de rester chez ses parents ou en colocation. Pourquoi acheter un appartement tant qu’on ne connaît pas son salaire et surtout quand on n’a aucune idée de l’endroit où on va travailler?

Difficultés à obtenir un prêt ou pas assez d’apport personnel

Pas d’achat immobilier sans ces deux impondérables. Même si les taux n’ont jamais été aussi bas, les logements n’ont jamais été aussi chers à l’achat et il faut pouvoir emprunter des sommes conséquentes pour acheter.

Pas simple si on est n’est pas en couple par exemple ou si on vient de démarrer un nouveau job. Les banques sont de plus en plus pointilleuses.

De plus il n’est pas toujours simple d’avoir un apport personnel conséquent (qui rassure la banque et le vendeur) soit parce que les parents n’ont pas les moyens de mettre la main au porte-monnaie ou que le candidat à l’achat n’a pas pu épargner suffisamment.

L’achat d’un logement est plutôt perçu comme un pur investissement

C’est une des grandes tendances immobilières: acheter un appartement (plutôt une petite surface), installer un locataire dedans -qui permettra de financer les traites mensuelles de l’emprunt immobilier qu’on aura contracté- et dans 15-20 ans, le bien est payé et vous pouvez le louer, le vendre ou installer vos enfants dedans.

Besoin de flexibilité

On peut être réaliste mais ambitieux! Plusieurs jeunes travailleurs préfèrent retarder le moment du premier achat car ils ont bon espoir de gagner bientôt plus et de pouvoir ainsi s’acheter un logement plus grand.

Les raisons personnelles qui favorisent la location

Quelles sont les raisons personnelles qui favorisent la location ?

Les mentalités et les mœurs changent et avec elles les habitudes de consommation - y compris pour des achats aussi important qu’un bien immobilier.

Quid de ces nouvelles pratiques ?

Liberté de partir à l’étranger ou dans une autre ville

A une époque où la mobilité internationale n’est plus une lointaine chimère, on trouve de plus en plus de candidats au départ pour des destinations plus ou moins lointaines. Si vous êtes locataire, posez votre préavis et prenez la poudre d’escampette!

Si vous êtes propriétaire, vous devrez soit vendre, soit trouvez un locataire, ce qui peut s’avérer plus contraignant.

Envie de vivre dans un quartier branché

Les prix de l’immobilier ayant beaucoup grimpé dans les grandes capitales, posséder un bien dans un quartier branché comme Oberkampf où les Batignolles restera fort probablement de l’ordre du rêve éveillé.

En revanche, il est possible (avec un budget conséquent certes) de louer dans un de ces quartiers. Idem si vous rêvez d’une résidence avec piscine ou salle de sport.

Plus d’argent pour se faire plaisir

Voyager, aller au restaurant plusieurs fois par semaine, sortir, faire du shopping, certains ont clairement fait un choix. Ils préfèrent mettre moins d’argent dans leur budget logement (périphérie des grandes villes, surfaces plus petites) pour pouvoir s’offrir plus de loisirs.

Moins de responsabilités

La chaudière est en panne ? L’évier fuit ? Si vous êtes propriétaire c’est à vous de gérer et d’assumer le coût des réparations. Avec une location, appelez votre propriétaire ou l’agence qui prendra les choses en mains. Zéro stress !

Engagement plus tardif dans un mariage et des enfants

Études, voyages, carrière, les jeunes générations se marient et font des enfants plus tard que leurs aînés. Dès lors ils ressentent aussi plus tardivement l’envie de se poser et d’acquérir un bien, synonyme d’environnement stable pour élever leur progéniture.

Peur de l’engagement

N’avons-nous pas tous un peu peur de nous engager ? Certes mais la jeune génération semble rencontrer de réels problèmes qu’il s’agisse de s’engager dans leur vie professionnelle ou sentimentale.

Est-ce que c’est parce qu’ils sont un peu trop narcissiques ou parce que notre société offre trop de possibilités de choix ? Difficile de s’engager si on a toujours peur de louper une meilleure opportunité.

Dans un monde ou la mobilité est en constante augmentation, où l’information circule à la vitesse de la lumière et où les réseaux sociaux se nourrissent d’inconsistance et de superficialité chroniques, il est parfois difficile de savoir à qui, à quoi faire confiance. Louer semble dès lors une solution moins anxiogène.

Economie de la fonctionnalité

Cette tendance ne touche pas seulement l’immobilier. Les milléniaux louent déjà tout ou presque de la voiture à la musique en passant par des sacs à mains de luxe.

Ce sont des voyageurs nomades ultra-connectés pour qui cette façon de faire est devenue complètement naturelle. Et si jamais ils ressentent le besoin de s’enraciner, ils peuvent toujours aller passer un weekend cocooning chez papa et maman !

Quelques définitions
La mobilité résidentielle désigne le changement de résidence principale d’un ménage ou d’un individu. Selon le site lapolitiquedulogement.com, « le concept de mobilité résidentielle se rapproche de celui de migration résidentielle. Toutefois, alors que le concept de migration désigne en général un changement durable entre deux lieux distants physiquement, culturellement et socialement, celui de mobilité résidentielle est plus large, et inclue également les déménagements entre deux logements proches l’un de l’autre. »
Selon le site cerema.fr, « deux approches complémentaires sont possibles pour étudier la mobilité résidentielle : observer les logements et étudier les changements d’occupants ; observer les ménages et étudier leurs résidences principales successives ; Ces deux approches peuvent se combiner.
Selon le site clameurs.fr, « le taux de mobilité résidentielle des locataires en Île de France était de 23,3% en février 2018. »

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