Peu de gens, encore moins les candidats au départ, suspectent le possible « tsunami » qui peut les attendre lorsqu'ils retournent dans leur pays d’origine, après avoir passé quelques mois ou années dans un pays étranger pour des raisons professionnelles.
On croit souvent à tort que le plus dur sera de quitter son pays natal, sa famille et ses amis pour un pays dont on ne connaît pas les usages et les coutumes mais on ne suspecte pas toujours que le voyage en retour peut aussi s’avérer être une épreuve.
Professionnellement le retour peut également être un challenge. Comment anticiper et gérer au mieux ce blues du retour ? Nous vous l'expliquons dans cet article.
L’expression sonne un peu comme une formule à la mode pour RH mais pourtant elle revêt une réalité que vivent des milliers d’expatriés lorsque le moment du retour arrive. Alors de quoi s’agit-il exactement ?
Même si c’était peut-être difficile au début, il y a de fortes chances pour que vous ayez noué des liens d’amitié voire même d’amour (qui sait !), dans le pays où vous avez été affecté.
Vous avez créé des habitudes et une intimité avec eux, qu’il va être dur de laisser derrière vous, même si les technologies modernes (Facetime, Zoom, Skype, etc.) vous permettront de rester en contact.
Vous allez devoir faire face à de nombreuses demandes diverses et variées de paperasseries, de réinscriptions, de copies de documents officiels. Un ensemble d'actions qui peut mettre vos nerfs à rude épreuve.
On s’imagine souvent à tort que si nous sommes partis vivre une belle aventure, rien n’a bougé à la maison.
Bien au contraire, une multitude de petits détails aura certainement changé de votre bistrot préféré au prix du ticket de métro. Loin d’être en terrain conquis, on se retrouverait presque en terre inconnue ! Cette accumulation peut s’avérer très déroutante, ajoutée à tout le reste.
Les amis ! Le phare dans la nuit, le repère immuable. Vous n'avez qu'une hâte retrouvez les habitudes que vous avez laissés avec eux : les apéros, les dîners, les brunchs, ou encore les séances à la salle de sport.
Sauf que… Sophie et Jacques ont déménagé dans le Sud, Dimitri et Mathilde sont occupés avec leur nouveau bébé, Laure va désormais au yoga avec Audrey et pas à une heure qui vous convient. Ils ont appris petit à petit à s'habituer à votre absence et à vivre sans vous.
Retour mal anticipé et à la place de la promotion tant attendue, vous vous retrouvez au même poste qu’à votre départ ou à un poste qui ne correspond pas à vos attentes alors que vous quittez une mission d’expatriation où vous avez fait des étincelles et volez de succès en succès. Ce qui peut s'avérer très frustrant, on vous l'accorde !
Vos amis et votre maison de là-bas vous manquent. Vous êtes un peu perdu(e). Ce sentiment peut aller du simple « coup de mou » au gros « coup de barre » où vous passez votre journée sous la couette en pyjama pilou à broyer du noir.
Plus sérieusement une dépression n’est pas à prendre à la légère, si vous en ressentez les symptômes, n’hésitez pas à consulter un spécialiste.
L’herbe est toujours plus verte ailleurs. Et vous avez vécu la vie trépidante de l’expatrié(e), dans un pays étranger où tout était tout beau et tout nouveau. Alors que le retour chez soi peut vous donner la sensation que tout est déjà-vu et sans intérêt.
Quand on est dans un pays étranger, on accepte beaucoup de choses sous prétexte que c’est une culture et des usages différents. On considère, avec raison, que c’est surtout à nous de nous adapter. Les malentendus et les situations incongrues virent plus souvent au fou rire qu’à la grosse colère.
Mais de retour chez soi, on est moins tolérant, les petites manies ou mauvaises habitudes de nos concitoyens peuvent nous irriter.
Le retour au bureau peut s’avérer très décevant. Parfois, ce n'est pas le poste, ni le retour en fanfare, auréolé de lauriers auquel vous vous attendiez.
De nombreux expatriés changent finalement d’entreprise quelques mois après être rentré(e)s.
Si vous partez en famille, il y a de grandes chances pour que votre conjoint ait dû sacrifier sa propre carrière et quitter un poste peut-être épanouissant pour vous suivre.
Rien ne l’attend, contrairement au conjoint, dans ce nouveau pays et parfois la route est longue pour retrouver un travail. Après tous ces efforts, voilà qu’il va falloir tout recommencer à zéro de retour à la maison. Cette perspective peut s’avérer très frustrante voire angoissante.
Pour être tout à fait honnête, à la lumière des nombreux témoignages (blogs, articles), c'est une situation à laquelle il faut s'attendre. Il est donc préférable de s'y préparer du mieux possible. Il faut considérer le retour dans son pays d’origine comme une nouvelle expatriation.
Vous trouverez tout un tas de listes toutes prêtes en ligne mais faites-vous la vôtre. Ainsi vous pourrez appréhender toutes vos démarches administratives sur place et de retour chez soi.
Cela peut être un membre de la famille ou même un ami cher resté sur place mais surtout cette personne vous aidera à gérer les détails dans votre pays d’origine tant que vous n’êtes pas encore rentré(e)s. Il ira visiter votre futur logement pour vous par exemple.
Vous pouvez rechercher un club d’impatriés, des sites ou des blogs qui relatent des témoignages similaires au vôtre.
C’est toujours réconfortant de savoir que d’autres sont passés par là avant vous et vous pourrez y dégoter des conseils utiles.
Créé par Anne-Laure Fréant, c’est un site dédié à tous ceux qui rentrent en France après une mission d’expatrié(e). Il y a des dossiers très complets sur tous les sujets importants y compris ce fameux blues du retour et un simulateur de retour, très pratique et validé par le gouvernement français.
Des petits, des grands, en solo, en famille, recréez votre propre dynamique dans votre pays d’origine en regardant vers le présent et le futur, en vous fixant de nouveaux objectifs, en satisfaisant de nouvelles envies, en explorant de nouveaux pans de votre vie !
Certes l’expatriation est généralement la promesse d’une accélération de carrière, d’un meilleur salaire, mais si le retour ne s’avère pas à la hauteur des promesses, cela risque de créer une immense déception. Donc il vaut mieux donner à l’employé des perspectives honnêtes pour éviter toute mauvaise surprise !
Comme indiqué précédemment, de nombreux cadres finissent par quitter la société qui les avait envoyés à l’étranger alors que le but était que leur expérience vienne enrichir leurs compétences de retour au bureau de leur pays d’origine. Avec des entretiens d’évaluation réguliers avec l’employé expatrié, vous pourrez suivre son évolution, celle de ses attentes et préparer au mieux son retour et même lui trouver un poste adapté.
Préparez-le en amont pour vous assurer que l’employé(e) ne s’ennuie pas ou ne se sente pas sous dimensionné(e) ou délaissé(e) une fois rentré(e). C’est une pratique qui se généralise dans plusieurs entreprises pour optimiser la réaffectation.
Le contrat doit en partie fixer les bases de ce retour mais selon la durée de l’expatriation, elles peuvent s’avérer caduc dans les faits et la situation et de l’employé(e) et de l’entreprise doit être réévaluée régulièrement.
Il peut être votre supérieur hiérarchique ou un collègue proche. Ce dernier pourra vous donner des nouvelles du bureau pour que vous vous sentiez moins « largué(e) » en rentrant et surtout vous tenir informé(e) des objectifs, des problèmes, des réussites pour que la transition se fasse en douceur et que vous puissiez vous remettre effectivement au travail rapidement.
Il existe désormais un site dédié et des accords entre entreprises pour faciliter le retour au travail et à la maison du conjoint dans le pays d’accueil.
Il existe des coachs spécialisés dans le retour des expatriés. Vous pouvez le faire financer par votre entreprise et il vous aidera à trouver un logement, à accomplir les démarches administratives ou encore à appréhender le retour au bureau, etc.