Malgré les informations et les chiffres relayés dans les médias, l’expatriation pour un couple n’est pas synonyme de séparation ou de divorce, même si, à l’instar des autres couples restés en France, une grande majorité des couples expatriés se séparent.
Longtemps mise de côté, la double carrière chez les conjoints expatriés devient un sujet de préoccupation majeur dans la mobilité internationale.
Et pour cause, elle est un gage de réussite de l’expérience d’expatriation. Quelles sont les difficultés qui peuvent amener des tensions chez les couples d’expatriés ? Quelles sont les solutions possibles pour une expatriation en couple réussie ? Cet article répond à toutes vos questions.
Selon une grande enquête menée par Expat Communication sur 3 500 conjoints d’expatriés, 67 % des couples sont plutôt confiants avant la grande aventure de l’expatriation. 80 % des conjoints (qui sont en réalité des conjointes dans 9 cas sur 10) envisageant même de trouver un emploi dans le pays d’accueil.
Bien sûr, les désirs diffèrent en fonction de la composition de la famille.
Sans enfant, les conjoints se concentrent principalement sur :
Avec enfant(s), les conjoints se concentrent sur :
Mais au final, avec ou sans enfant, la réalité, elle, est toute autre : malgré de nombreuses compétences (42 % des suiveurs sont des femmes, 73 % sont diplômées d’un bac+5 ou plus), seulement 4 % d’entre eux réussissent à travailler pendant leur expatriation.
Comment expliquer ce chiffre ?
La recherche d’emploi, qu’elle soit initiée avant le départ ou une fois sur place, s’accompagne bien souvent d’obstacles. Ainsi, les principales difficultés rencontrées sont :
80 % des personnes sondées pensent que la surqualification est un obstacle.
Il existe tout de même des solutions pour aider les conjoints suiveurs à retrouver du travail plus facilement comme :
La majorité des conjoints d’expatriés ont concentré leurs efforts de recherche d’emploi sur les multinationales. Or, 43 % d’entre eux trouvent finalement du travail dans une entreprise locale. Se focaliser dès le début de vos recherches sur une cible locale maximisera vos chances de trouver plus vite un emploi.
En outre, 47 % d’entre eux acceptent d’être flexibles en adoptant le télétravail.
Enfin, 32,5 % des suiveurs adoptent un statut d’indépendant pour mettre en place leur projet professionnel.
L’expatriation transforme la relation de couple. Bien souvent, les conjoints d’expatriés doivent faire face à de nouvelles difficultés, ce qui peut engendrer la naissance d’un certain mal-être en couple et quelques fois une dépression du conjoint suiveur et la séparation.
Quelles sont les sources de dégradation des relations entre conjoints ?
La difficulté à s’intégrer entraîne une absence de réseau. Dans ce contexte, difficile de retrouver un emploi et donc d’avoir un revenu bien à soi. La nouvelle dépendance financière peut dérouter lorsque l’on avait un salaire confortable en France. Coupés du monde professionnel, les conjoints d’expatriés souffrent d’isolement et de la perte de leurs relations sociales.
Conséquence : anxiété, dégradation des relations avec le reste de la famille… Les conjoints suiveurs peinent à voir l’expatriation comme une chance pour eux-mêmes ce qui provoquent des difficultés au sein du couple.
Quelles solutions pour passer ce cap difficile ?
L’expatriation : un tremplin pour tout le monde ?
Une étude internationale réalisée par Humanis, Expat Communication et la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) révèle que :
- Pour 60 % des expatriés, l’expatriation est perçue comme une promotion et un levier d’ascension professionnelle, alors que leurs conjoints perçoivent l’expatriation comme une rétrogradation pour leur propre carrière ;
- Environ 30 % des conjoints d’expatriés affirment s’être « sacrifiés » pour l’autre ; un sentiment exacerbé s’ils recherchent un emploi dans le pays d’accueil.
N’oublions pas que dans 92 % des cas, c’est l’homme qui est concerné par l’expatriation et la femme qui suit son époux (Source : Humanis, la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) et Expat Communication).
En résumé, il faut que le conjoint d’expatrié se crée son propre projet, quelque chose qui le fasse exister en dehors de la bulle « couple en expatriation ». Cela peut revêtir différentes formes, comme apprendre le français à des enfants du pays d’accueil, s’investir dans une association locale, etc. Peu importe, du moment que ce soit un projet qui donne un sens à sa vie et l’épanouit.
« 53 % de divorces en plus en expatriation », « un couple sur deux divorce, surtout en expatriation »… Il ne faut pas se fier aux idées reçues véhiculées dans les médias, les magazines, etc., qui veulent que l’expatriation soit la source d’un taux de divorce accru chez les personnes concernées.
Des experts de l’expatriation comme Mondissimo ou Maison des Français de l’Étranger sont très clairs à ce sujet : seulement 7 ou 8 % de Français de l’étranger sont divorcés ou séparés, un taux identique au reste de la population non expatriée. On est bien loin des chiffres anxiogènes relayés en boucle depuis des années.
L’enquête d’Expat Value va même plus loin :
Conclusion : certes, la vie à l’étranger peut exacerber les tensions et créer un certain mal-être en couple. Mais cette expérience inédite tend à renforcer les liens entre conjoints et à faire murir la relation à deux.
73 % des conjoints suiveurs qui occupent ou recherchent un emploi ne bénéficient d’aucun accompagnement. Un leurre quand on sait qu’une bonne préparation à l’expatriation est un gage de réussite.
Et le reste ?
(Source : Expat Communication)
Quelle forme revêt cet accompagnement à l’expatriation ?
Principalement du coaching (dans 40 % des cas) et de l’information sur le marché du travail local (59 %).Face à ce constat, il apparait essentiel de mieux préparer le départ en amont.
Comment ?
En initiant la communication au sein du couple sur le projet d’expatriation. Pour cela, il faut se poser un certain nombre de questions, telles que :
Quelques recommandations :
Solitude, isolement, perte de confiance en soi… Pour briser ce cercle vicieux et faire de la vie à l’étranger une chance de pouvoir donner de la valeur ajoutée à son existence, il est nécessaire de bien s’entourer.
Pensez à vous rapprocher des réseaux d'expatriés francophones, présents dans la plupart des pays d’expatriation.
Deux réseaux principaux auprès desquels vous pouvez vous rapprocher :
Parallèlement, quelques groupes se sont créés sur les réseaux sociaux où les conjoints d’expatriés y partagent leurs réflexions et leurs conseils.
Longtemps mis de côté, le conjoint d’expatrié est de plus en plus au cœur des préoccupations des entreprises, car, si la majorité d’entre eux, principalement des femmes, sont plutôt confiants avant le départ, l’atterrissage est souvent douloureux. Pour remédier aux difficultés que peut traverser le couple et assurer une expatriation en couple réussie, bien se préparer en amont et l’accompagnement du conjoint dans le développement d’un projet professionnel semble être les meilleures solutions.